6 septembre 2016

La balance et moi

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Mon corps et moi, on a eu pendant de longues années une relation compliquée. J’avais dix-neuf ans quand j’ai commencé à alterner régimes et craquages intensifs et développé petit à petit des troubles du comportement alimentaire. Puis je me suis soignée.

Depuis lors (et à ma grande surprise), tout va bien. (À ma grande surprise, parce que j’ai cru un temps que les troubles du comportement alimentaires étaient incurables et que je devrais « faire avec » durant toute ma vie. Finalement pas. Il m’arrive encore durant certaines périodes difficiles de me réfugier dans la nourriture, mais ces périodes sont brèves et surtout, elles ne me font plus souffrir comme c’était le cas à l’époque).

Je me suis réapproprié mon corps et ma façon de m’alimenter. Je me sens bien dans mon corps et à l’aise avec mon reflet dans le miroir. Je ne suis pas parfaite et parfois ça m’ennuie, parfois j’aimerais voir la cellulite de mes cuisses fondre au soleil, et puis deux minutes plus tard j’enfile un short et j’oublie, je vis ma vie.

Il y a quelques semaines, j’ai été confrontée à une balance.  Par peur de ma réaction face aux chiffres entre mes deux pieds, je n’étais plus montée sur un tel engin depuis trois bonnes années. Je m’étais fiée à la taille de mes pantalons pendant tout ce temps par crainte de la pression des chiffres.

Et puis une balance. Et puis une décision. Je suis montée dessus et j’ai retenu ma respiration, un peu effrayée par mon choix, prête à m’enfuir en courant au cas où (ça aurait été pratique ça, m’enfuir en courant alors que j’étais nue dans la salle de bain et que le reste de la maison était rempli d’amis).

Le chiffre ne m’a pas plu. Il était un peu plus élevé que mon estimation. Un peu, pas beaucoup.

Et puis… Et puis rien. Rien !

Je connaissais mon poids. Je n’ai pas commencé de régime illico presto. Par contre, j’étais un peu plus consciente de moi, de mon corps. Je réalisé être capable de me peser, de ne pas être tout à fait heureuse de mon poids, et de ne pas sombrer pour autant dans les affres du régime et du dégoût de moi.

Je ne m’attendais pas à ça. Je ne m’attendais pas à ce que connaître mon poids me fasse me sentir plus entière, plus moi, me fasse m’aimer un peu plus…

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